Espérer recevoir les enseignements de sagesse de la nature suppose de mieux la connaître, certes. Mais en veillant à relativiser nos connaissances, à désapprendre, dans une attitude faite d’humilité. On ne peut remplir un verre déjà plein. Et avant d’ajouter de nouvelles connaissances, de nouvelles expériences, c’est ouvrir nos yeux à ce qui nous entoure, à ce que nous croyons connaître. Dans cette dynamique…
ne faudrait-il pas (…) s’attacher à montrer que cela même qui paraît aux hommes clair et compréhensible est étrangement énigmatique et mystérieux ? La netteté des concepts tue le mystère ! (…). Léon Chestou cité par M.-A. Ouaknin
Ceci est vrai pour les concepts, pour les connaissances scientifiques et pour tout ce qui s’offre en permanence à nos sens et à notre esprit.
C’est l’occasion de rappeler, comme le dit si bien Novalis, que…
Le monde n’est pas une énigme à résoudre, mais un mystère à vivre.
La juste position serait de tenir à la fois cette propension du masculin cherchant à comprendre et celle du féminin prête à adorer en silence ; telle est l’invitation de Goethe quand il écrit :
Le plus grand bonheur de l’homme qui réfléchit
Après avoir cherché à comprendre
Ce que l’on peut comprendre
C’est d’adorer
Ce qui est incompréhensible.