Noël, la fête autrement
La fête depuis les origines de l’homme
La fête rythme la vie depuis celle de nos plus lointains ancêtres. Des rythmes qui s’accordaient à une vision traditionnelle du déroulement circulaire du temps en lien avec les saisons et les travaux des champs. Des rythmes marquant aussi les grandes étapes de la vie. Ces fêtes constituaient un élément essentiel assurant le lien social en préparant et en partageant ces moments exceptionnels. Les fêtes renforçaient l’identité d’une communauté. Elles répondaient au besoin d’une rupture périodique avec le quotidien tout en reposant sur des valeurs de partage et de convivialité.
Il est amusant de rappeler ce texte du philosophe Platon cité par François Bouteille :
« Les dieux, prenant pitié des hommes nés pour le labeur, instituèrent une suite de fêtes périodiques pour leur permettre de reprendre des forces, et leur donnèrent comme compagnons de fête les Muses, leur chef Apollon, et Dionysos, pour que, festoyant avec les dieux, les hommes reprennent courage et relèvent la tête ».
Les enjeux de la fête, aujourd’hui.
Aujourd’hui, la tentation est grande de se laisser emporter par un réflexe consumériste au risque de perdre le sens de la fête et en particulier de celle de Noël. En disant cela, je ne me limite pas à une vision « chrétienne » car le symbolisme lié au solstice d’hiver s’adresse bien à tous : en tant que tel il est rassembleur pour devenir, non plus un évènement spécifique à une culture, mais un évènement permettant à la grande famille planétaire de partager le même regard sur la vie fait d’émerveillement, de reconnaissance, de respect et de convivialité. De célébrer au cœur de l’hiver la puissance à nouveau manifestée des forces de vie traduites par le soleil qui reprend sa course ascendante rendant probable la tenue des promesses du printemps « racontés l’hiver à la table des anges » comme le dirait Khalil Gibran.
C’est ici que la définition de Joseph PIEPER prend tout sa place : « Fêter, c’est exprimer d’une manière exceptionnelle notre accord avec le monde ». Comment en effet imaginer des temps de fête sans porter fondamentalement un regard positif sur soi et ce qui nous entoure ?
La fête ouvre un espace de liberté jubilatoire invitant durant quelques instants, d’être à l’écoute de nous-mêmes, des autres et de notre environnement : le déroulement de la fête devient source de créativité jaillissante et donc d’innovations. C’est bien la raison pour y voir arts et culture s’y épanouir en apportant beauté et harmonie. La fête est aussi l’occasion d’une prise de conscience de la place légitime de l’argent qui doit rester un moyen et non devenir une fin.
Noël à fêter autrement ?
Faire une place au don, l’important n’étant pas de loin ce qui s’achète au prix fort. Le temps personnel passé à préparer un cadeau, un repas, une visite, est aujourd’hui ce qui est probablement devenu le plus rare, le plus précieux… et apprécié en conséquence.
L’intention que l’on peut mettre dans cette fête va nous reconnecter aux cycles de la vie et alimenter notre espoir de renouveau.
C’est aussi une belle occasion pour oser libérer notre créativité et permettre à la beauté, la douceur, la paix de nous accompagner, à la simplicité de nous inspirer, de nous nourrir et de devenir perceptibles à notre entourage qui se laissera « contaminer ».
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