Au-delà du regard
Ce qui est dit ci-dessous à l’occasion d’une visite de mon jardin sauvage est transposable, bien sûr, à toute expérience de la nature, et au-delà, à toute expérience, visuelle ou non, procurée par notre vie, qu’elle soit agréable ou pas.
Arriver peut-être à ce que les profondeurs des jardins, avec en particulier leurs aspects symboliques et poétiques, arrivent à se confondre avec notre univers psychique. Faire en sorte que notre divagation spirituelle, mentale, imaginative reste alimentée par ce que notre œil perçoit des apparences offertes par les jardins et l’entraîne dans des mondes situés au-delà de ce qui est perçu.
Le jardin rend possible cette manière de voir
–appelons-la « perception en profondeur »-
en mettant à jour ce qui est imperceptible à l’œil
et en faisant émerger au royaume de la présence
tout ce qui est latent dans le phénomène.
R. Harrison
Ce qui se donne à voir
Est toujours plus grand que nos yeux
Alors : voir ce que l’on voit
Et voir tout ce que l’on ne voit pas
Ni aveugle, ni voyant
Décrire ses entre-vues.
Extrait de la préface de JY Leloup du livre Désert
Le voyage de la découverte
ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages
mais à voir les choses différemment.
Marcel Proust
Ces photos m’ont permis d’illustrer le livre de Gilles Farcet : L’Aube de l’Autre ». A partir du réel, elles peuvent conduire le regard bien au-delà, en laissant en suspens les questions qui taraudent notre habituelle curiosité. Mais c’est quoi, c’est fait comment, etc. ? Supporter l’inconfort du questionnement et écouter simplement ce qui chante en nous.