Pierre Rabhi et la sobriété heureuse
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La sobriété heureuse n’est en aucun cas la mortification ni une rigueur ascétique, mais au contraire une libération. (…) La croissance indéfinie va de pair avec celle du mal-être. Les individus n’ont plus de joie simple. L’industrie du divertissement florissante se développe pour les exorciser de la morosité quotidienne et leur fabriquer artificiellement de quoi être joyeux un bref instant. On devient vite addict à des sensations éphémères, à renouveler toujours le superflu…
Plus je réduis mes besoins, plus je gagne en liberté. La sobriété économise toute l’énergie, le temps et les ressources dissipées par le « toujours plus » générateur d’insatisfaction et de frustration permanentes (…) La vraie fête ne serait-elle pas celle qui nait de notre joie d’être en vie ? Celle qui permet à tout instant de célébrer ensemble la beauté de la vie ?
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Aujourd’hui, nos fêtes sont de véritables gabegies devenues prétextes à un mercantilisme débridé dans tous les domaines (…) En indexant tout ce qui nous entoure sur une référence monétaire, nous avons oublié la beauté de ce que la vie nous donne gratuitement. On a voulu compenser le manque de joie spontanée et naturelle par des artifices ; je trouve que cela donne quelque chose de triste. La fête est devenue un évènement pour oublier le quotidien, s’évader… Ces termes sont révélateurs de la servitude intégrale qu’est devenue la condition de civilisé.
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Célébrer le faste de la nature, s’enchanter de toute beauté qui s’offre à nous, permet d’entretenir notre cœur en fête. D’une manière générale, je pense qu’il nous faut apprendre à être en fête au quotidien, à cultiver la joie en nous pour mieux la partager.
Revue Kaizen