Le rythme trépidant de la vie quotidienne semble nous éloigner de nos instincts les plus profonds : nous ne tenons plus compte des changements de saison, nous achetons des fruits et légumes d’été en hiver, nous oublions de prendre le temps de célébrer le retour du printemps ou l’abondance des moissons… Le progrès et le confort moderne nous facilitent bien la vie mais, au fond de nous, nous aspirons toujours à une certaine simplicité et regrettons le temps où les aliments ne contenaient ni conservateur ni colorant, où les techniques artisanales se transmettaient de génération en génération et où la Nature était plus proche et plus présente.
Sans vouloir pour autant renoncer au confort et aux machines modernes qui facilitent les corvées, nous éprouvons toutefois une certaine nostalgie pour la vie d’autrefois à la campagne, lorsque l’existence était perçues comme une récompense et non comme un dû. Bien que notre survie ne dépende plus des cycles de la nature, il nous suffirait peut-être de les intégrer de nouveau à notre vie quotidienne pour retrouver une certaine sérénité. Car au fond de nous, nous aspirons toujours à un mode de vie plus proche de nos racines, plus paisible et plus authentique.
Les semailles, même s’il ne s’agit que d’un pot de persil sur le bord de la fenêtre, marquent le début d’un rapport à la nature retrouvé. Nous prendrons de nouveau le temps de guetter l’apparition des premières pousses, de regarder les fleurs s’épanouir, d’attendre patiemment la maturation des fruits jusqu’à la récompense suprême de la récolte. Prolonger cette récompense en redécouvrant les gestes de jadis et les recettes traditionnelles de la conservation des fruits et des légumes, de la cuisson du pain, de la fabrication des produits de beauté et des remèdes naturels, et de tous les secrets de nos ancêtres pour faire entrer la campagne dans la maison et célébrer comme il se doit l’enchaînement des saisons.
Voilà ainsi formulé une belle source d’inspiration pour les stages et occasions de partage de l’Ecole Buissonnière. Mais ce n’est pas la seule ; la référence au « bon vieux temps » demande à être tempérée car tout n’y était pas si « bon ». C’est alors davantage l’idée véhiculée par nos inconscients qui nous guide, au même titre que le serait la recherche d’un « paradis perdu ». Ajouter à cela les apports incontestables de nos avancées scientifiques qui valident bien des pratiques ancestrales, mais pas toutes et les complètent avec des recettes pertinentes et bénéfiques.
D’après Stéphanie Donaldson –