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Marc-Alain Ouaknin, né le 5 mars 1957 à Paris, est un philosophe et écrivain français, qui a suivi des études rabbiniques. Il travaille à commenter et à approfondir la pensée d’Emmanuel Levinas.
Marc-Alain Ouaknin traite différents domaines, questions et thématiques dans un entrecroisement interdisciplinaire, des ponts permanents (qu’il appelle aussi Zeugma). Ces domaines sont la Bible, le Midrach et Talmud, la Kabbale et le Hassidisme, la théologie, la philosophie, la psychanalyse et la littérature.
Les questions sont celles de l’histoire de l’écriture et de l’alphabet, du livre, du langage, de la lecture, de la traduction, de l’interprétation (l’herméneutique), de la transmission, de l’éducation, de la thérapie, de l’érotisme, de l’éthique et de l’humour.
Tout ceci risquerait d’être difficile d’approche pour le grand public
Ce qui m’a séduit dans son œuvre c’est son éclectisme tout d’abord. Dommage que les biographies ne mettent pas mieux en avant d’autres volets tels que : peintre calligraphe et poète remarquable. Je pense en particulier à ce livre (épuisé, je crois) « Je suis le marin de tes yeux »
Tout en étant admiratif face aux passerelles qu’il crée entre la tradition juive et les sciences humaines, j’ai du mal à suivre ses développements théologiques. Pour autant, j’y trouve des passages parfaitement abordables dans lesquels il évoque en particulier « l’Éloge de la caresse » Lire ci-dessous :
« De manière générale, l’homme souhaite un monde où le bien et le mal soient nettement discernables
car il a en lui le désir, inné et indomptable, de juger avant de comprendre.
Sur ce désir se sont fondées les religions et les idéologies ;
celles-ci traduisent la relativité et l’ambiguïté du monde
dans leur discours apodictique et dogmatique.
Elles exigent que quelqu’un ait raison.
A l’inverse, la « caresse » n’exige rien de tel
car elle est fondée sur la capacité de supporter la relativité essentielle des choses humaines.
La « caresse » incarne la sagesse de l’incertitude.
Les implications de la « caresse » sont nombreuses :
philosophiques, logiques, éthiques, politiques et épistémologiques.
Tous ces domaines entretiennent des liens plus ou moins étroits,
et il est souvent difficile, de ce fait,
de ne s’arrêter ponctuellement qu’à un seul champ de la problématique générale. »
« La « caresse » soutient que l’unique vérité divine
peut et doit se décomposer en une pluralité de vérités relatives que les hommes peuvent partager.
La relativité de la « caresse » exclut la vérité totalitaire .»