A Noël, réinventer la simplicité avec les enfants
Drame à la boulangerie.
Il n’y a plus de brioche, la fournée a été intégralement vendue. « Quand on n’a pas ce que l’on veut, il faut vouloir ce que l’on a », rétorque la délicieuse octogénaire qui me précède, en commandant autre chose. Comme notre société de (sur)consommation éloigne de cette sagesse, émanant d’une époque traversée par une guerre et ses privations ! Comment apprendre à nos enfants à se réjouir de ce qu’ils ont, à ne pas demander toujours plus ? Un sujet d’actualité en cette période de surenchère pré-festive… Face aux SDF transis dans la rue, face à ces familles qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, face à ce Jésus né sur la paille, dans un dénuement absolu, quel sens aura le monceau de cadeaux au pied du sapin ?
Vivre la simplicité au quotidien
Comment apprendre à nos enfants à se réjouir de ce qu’ils ont, à ne pas demander toujours plus ?
Même si notre société pousse à la consommation, les parents peuvent veiller à transmettre d’autres valeurs à leurs enfants. Cultiver l’esprit de pauvreté en famille, c’est…
… enseigner très tôt que l’argent ne tombe pas du ciel, qu’il est le fruit d’un travail, qu’il faut économiser pour dépenser. Dans ce domaine, une tirelire s’avère pédagogique, dès le plus jeune âge, pour apprendre à gérer ses dépenses et ses recettes, même minimes.
… expliquer pourquoi on n’achète pas tout ce dont on a envie, même si on le peut, parce que le bonheur ne vient pas d’un bien matériel.
… apprendre à différer son désir à l’âge du « tout, tout de suite » : garder la crème dessert pour le repas dominical, inviter à choisir entre plusieurs souhaits celui qu’il préfère comme cadeau de Noël, inviter le jeune à contribuer à un achat s’il veut impérativement de la marque, etc.
… réparer plutôt que racheter, prendre soin de ses livres, de ses jouets, ranger pour éviter de marcher sur un playmobil ou de racheter la paire de gants introuvable, oubliée au fond d’un sac…
… partager -pas toujours facile à l’âge du « c’est à moi ! » -, qui implique de prendre en compte l’autre dans ses propres envies et désirs.
… encourager leur générosité naturelle. Combien de fois les cassons-nous dans leurs élans, lorsque nous signalons immédiatement les limites de leur projet ? Laissons-les se lancer, en veillant à rester présents à l’heure où il faudra à persévérer ou trouver une autre solution.
… les inviter à se débrouiller avec peu, sans acheter le dernier jouet ou gadget à la mode. Ils le savent d’ailleurs, eux qui préfèrent au jouet sophistiqué son carton d’emballage qu’ils transforment en barque ou en cabane !
Créer en eux un esprit de pauvreté.
Revenons à la crèche… Qu’ils soient humbles bergers ou mages respectés, des hommes de bonne volonté viennent adorer l’Enfant Jésus, reconnaissant Dieu dans ce nouveau-né. Ils illustrent parfaitement ce qu’est l’esprit de pauvreté : que l’on soit matériellement riche ou pauvre, c’est reconnaître Dieu comme notre Sauveur et notre seul bien.
Source : La Vie