Quelques pains atypiques… mais non moins symboliques !
La symbolique du pain et sa place dans les civilisations
Contribution du site mythologie
Longtemps nourriture essentielle de l’homme, surtout dans les campagnes, le pain est un aliment suffisamment riche pour donner à l’homme l’énergie physique dont il a besoin.
C’est la raison pour laquelle, sous une forme ou sous une autre, toutes les civilisations ont élevé le pain à la hauteur d’un symbole de vie, l’ont considéré comme la marque de la générosité des dieux et des déesses envers lui.
C’est ainsi que les plus grands dieux de l’humanité sont personnifiés, ou se comparent eux-mêmes, au pain. C’est ainsi que le premier, il y a plus de cinq mille ans, Osiris déclare être le pain de vie des enfants de l’Egypte, que trois mille ans plus tard le Seigneur Jésus-Christ utilise les mêmes phrases pour situer la valeur de son exemple et de son enseignement. Dans le culte catholique, l’Hostie symbolise le pain sans levain, le sacrifice du Seigneur et l’Eucharistie. De plus, l’hostie illustre par sa forme ronde l’éternité et l’universalité de la vie.
C’est la raison pour laquelle les chrétiens demandent rituellement que Dieu leur donne le pain quotidien (in le Notre Père) qui devient en ce sens une double nourriture, physique et spirituelle.
Le pain renvoie naturellement au travail : Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ! déclare Dieu dans la Genèse.
On peut ajouter que le pain est le symbole du travail de l’homme sur terre bien que ce soit avant tout les céréales qui soient à sa base. Osiris était le blé (qui meurt et renaît, selon un cycle reprit par les Evangiles en ce qui concerne la nature du Christ). Si le Grain ne meurt.
La céréale est une divinité (telle Déméter ou Cérès) dans pratiquement toutes les cultures.
C’est précisément cette divinité qui apprend aux hommes comment cultiver, récolter, moissonner le grain, comment le moudre, travailler sa farine, cuire et faire devenir le fruit du labeur un véritable pain nourricier.
Osiris apprit aux hommes à cultiver le blé, à faire la farine et préparer le pain, c’est pourquoi le pain fut toujours considéré comme divin et sacré par les égyptiens.
L’entité divinisée, ou l’initié mangeant le pain d’Osiris, communie avec le dieu, et se nourrit de lumière, car en mangeant le pain « Il avale l’esprit, il avale le savoir et l’intelligence de tout dieu. » Le gâteau, c’est l’Oeil d’Horus, c’est-à-dire la Lumière.
Ainsi, manger le pain consistait à se nourrir du mystère universel, du triomphe de la vie sur les forces destructrices de la mort. Une inscription des pyramides déclare qu’en mangeant du pain (un défunt) « Avale l’esprit, avale le savoir et l’intelligence du dieu. »
Le symbolisme des ingrédients du pain
Extraits du livre de Henri Granier
L’air
Il est habité d’une foule d’individus magnifiquement vivants : une minuscule flore microscopique y danse au rythme de la musique cosmique. C’est elle qui aura été à l’origine du levain.
L’air procède aux échanges vitaux : étirements, pétrissage…
L’eau
Elle représente la part la plus énigmatique, la plus mystérieuse de la vie.
Mère, matrice, mémoire.
Elle baigne, hydrate, entoure les cellules, les molécules, les continents.
Dans le pétrin en bois, temple du brassage manuel, elle coule librement, dissout le sel, dilue le levain, anime la farine. Liant de prestige, elle draine, rassemble et cimente les identités présentes.
Sel marin
Petit fragment cristallisé, né des océans, le sel possède des pouvoirs magiques.
Sa grande spécialité est de s’occuper des phénomènes d’hydratation. Si le pain, comme le corps humain, vient à manquer de sel, il se déshydrate.
N’oublions pas que le dosage du sel doit toujours être délicat et bienfaisant, tant à la santé qu’à la sensualité du palais.
La farine
Cérès, déesse latine des « cerealis » protège les plantes cultivées pour la production de leurs grains.
Quand les dieux et les humains étaient en amitié, le monde agraire expérimentait l’existence en considérant les principes universels. Labours, semailles et moissons : le travail paysan s’accompagnait d’observation.
L’agriculteur lisait les étoiles, suivait la lune, écoutait les signes pour s’en inspirer en de nouvelles perspectives.
L’écologie n’était pas, alors, l’apanage d’un parti. Nous étions tous, en relation de fraternité avec les autres : arbres, rivières, planètes, herbes, animaux, fleurs, rochers… et nous communiquions.