Je sens que toutes les étoiles
Palpitent en moi
Le monde jaillit dans ma vie
Comme une eau courante
Les fleurs s’épanouiront
Dans mon être
Tout le printemps
Des paysages et des rivières
Monte comme un encens
Dans mon cœur
Et le souffle de toutes choses
Chante en mes pensées
Comme une flûte
La joie est accourue de tous le coins du monde pour former mon corps.
La lumière des cieux l’ont embrassé encore, jusqu’à l’éveiller à la vie.
Les fleurs des étés trop rapides ont palpité dans son sein, et les voix de l’eau et des vents chantent dans ses mouvements.
Les couleurs ardentes des nuages et des forêts ont afflué dans ma vie et toutes les harmonies des choses ont caressé ses membres pour leur donner une forme de beauté. Elle est mon épouse, elle a allumé sa lampe dans ma maison
Le même fleuve de vie
Qui court à travers mes veines nuit et jour
Court à travers le monde
Et danse en pulsations rythmées
C’est cette même vie
Qui pousse à travers la poudre de la terre
Sa joie en innombrables brins d’herbe
Et éclate en fougueuses vagues de feuilles
Et de fleurs
C’est cette même vie
Que balancent flux et reflux dans l’océan
Berceau de la naissance et de la mort.
Je sens mes membres
Glorifiés au toucher de cette vie universelle
Et je m’enorgueillis
Car le grand battement de la vie des âges
C’est dans mon sang qu’il danse en ce moment
L’Offrande lyrique – Tagore
Première parution en 1963
Trad. de l’anglais (Inde) par Hélène Du Pasquier et André Gide. Introduction d’André Gide