Neige, vent, pluie, soleil… Premier mars et s’émerveiller chaque jour face à cette nature qui s’ébroue après le long endormissement hivernal. Les forces de vie sont à l’oeuvre, tout doucement, en catimini, et je crois bien que l’enchantement du printemps sera de nouveau à son apogée aux alentours de Pâques. Rien n’est pourtant jamais acquis. Les esprits de la nature s’affairent tout tranquillement : ils savent prendre leur temps pour ne pas perdre de temps. Nous avons peut-être à nous inspirer de leur sagesse ?
Toujours est-il que je viens de faire une sortie et j’ai ramassé non loin de la maison de quoi faire la première salade composée de l’année. Je ne résiste pas au plaisir de faire l’inventaire !
Ail des ours (les premiers arums toxiques sortent aussi avec la même forme en parapluie fermé : attention), oignon comme une fine ciboulette, poireaux ressemblant à un vulgaire chiendent, lamier pourpre au parfum déjà bien typé, orties hautes à peine de 3cms et qui savent déjà piquer, cardamine bistorte à la saveur piquante, primevère minuscule, toutes petites feuilles de ficaire, premières pousses de gaillet, vesce des haies et même un peu de mâche. Si j’avais insisté j’aurais pu ajouter plantain et pissenlit. Tiens, ici des perce-neige sauvages prêtes à fleurir (à ne pas mettre dans la salade !). Oh, regardez, le premier papillon, un citron bien impatient de sortir de sa chrysalide après un long hiver : souhaitons-lui bonne chance pour trouver l’âme sœur.
Je voulais partager le bonheur de ces retrouvailles avec les bonnes herbes ! Le bonheur de la cueillette, s’émerveiller, remercier pour ce miracle une nouvelle fois renouvelé. Le bonheur de préparer un repas et de le partager. Le bonheur tout simple, à portée de main. Des plantes anodines en apparence et pourtant que de richesses, que de saveurs et d’éléments bons pour notre santé. Revivre au rythme de la sève qui monte, se mettre à l’unisson de l’univers et adopter une alimentation vivante dont fait partie la cuisine des herbes. Sentir en soi ce flot de vie couler dans nos veines et prendre conscience de notre étroite connexion à l’univers entier.
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Comment les préparer ? Je pensais salade, mais je me suis lancé dans un assortiment de préparations pour une assiette composée hyper-vitaminée et goûteuse :
- Omelette avec feuilles d’ail,
- Beignets d’orties cuits au four (pas de friture),
- Méli mélo avec toutes les herbes citées (sauf ail, oignon et poireau),
- Fromage blanc avec feuilles d’oignon accompagné de deux pommes de terre,
- Vinaigrette dans coupelle à base de feuilles de poireau, huile de colza, vinaigre de riz et poudre d’amandes.
A déguster, sans se presser, prendre son temps pour mastiquer et libérer ainsi toutes les saveurs et s’imprégner de cette précieuse énergie vitale.
Un conseil : surtout, ne ratez pas votre printemps et, à votre manière, célébrez aussi la vie qui nourrit la notre. Puis à notre tour à la nourrir avec notre émerveillement qu’elle apprécie tant, et notre cœur rempli de gratitude !
Merci à Dame nature !