Une tradition
En Inde, quand on visite un instructeur ou quand on rend le culte à une divinité, on apporte une offrande sous forme de nourriture. On la dépose au pied du maître ou sur l’autel ; elle est ensuite distribuée entre les disciples ou les fidèles. Mais on dit que cette nourriture-là n’est pas restée la simple offrande qu’elle était au départ ; elle est devenue « prasâd », nourriture chargée de la réalité au contact de laquelle elle s’est trouvée. Cette nourriture a été transformée : tout en étant la même, elle est plus qu’elle était en arrivant.
Un enseignement
Là est le grand enseignement : rendre plus que ce que l’on a reçu. La grande loi de la vie, c’est prendre et donner. Constamment nous mangeons et nous sommes mangés. C’est le grand sacrifice par lequel tout existe. Tout est en relation : mangeur-mangé, prendre-donner. Mais la différence fondamentale entre l’homme et le reste de la création, c’est qu’il peut rendre plus qu’il n’a pris. Il peut faire grandir. Non seulement c’est possible, mais c’est l’obligation de conscience qui l’invite à rendre plus que ce qu’il a reçu.
C’est tout le sens de la parabole du « talent » confié par le Christ.
Cela signifie qu’avec une telle obligation nous ne puissions jamais nous arrêter. Le travail sera de constamment grandir.
Honorer ce que nous avons reçu, en le transformant par des actes de plus en plus conscients. Et cela dans le secret, dans l’anonymat. C’est le destin du serviteur.
Inspiré de l’enseignement d’Yvan Amar in « L’obligation de conscience ».