Relation jardinier et cuisinier
La mise en œuvre de l’alimentation vivante repose sur une complicité entre ces deux personnages
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx |
Le jardinier
Le jardinier a le privilège d’expérimenter le sensible de la vie, des plantes, de la terre, des animaux en relation avec la valeur du temps et le rythme des saisons. Il est celui qui accompagne la création de la vie.
Son activité consiste à unir la terre au ciel, puisque c’est à cette jonction que se trouve la plante. La terre humide fait germer et croître la graine déposée. La lumière tire la plante vers le haut, l’air modèle et sculpte la feuille et la chaleur fait mûrir les fruits et les graines. Ainsi se réalise la photosynthèse à partir des quatre éléments, propriété exclusive des plantes qui autorise la vie animale sur terre.
Cette tâche est particulièrement noble et Masanobu Fukuoka en rappelle la dimension essentielle : « Le but ultime de l’agriculture n’est pas la culture des récoltes, mais la culture et la perfection des êtres humains ».
Le cuisinier
La vie de l’homme est conditionnée par ce qu’il mange. La nourriture intervient depuis la nuit des temps dans les rites initiatiques.
En dehors de la fonction d’alimentation, il y a une fonction d’incorporation qui est essentielle : on devient ce que l’on mange. Il y a l’énergie spécifique à la plante ou à l’animal avec ses caractéristiques propres, mais aussi l’information fondatrice de la vie permettant le renouvellement cohérent de nos cellules.
L’alimentation est également ce qui relie les hommes d’une même culture.
La cuisine est bien une démarche sacrée comme le précise Jacques Mittler : « Si l’art culinaire est une création permanente, la cuisine est un sanctuaire et le repas une méditation ».